Changing Times • Nikolas Queen
@ Nikolas Queen
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Emploi : Fleuriste à temps partiel, le nez dans les douces senteurs
Nikolas Jasper Queen
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I am the righteous hand of God
Un patronyme qui aurait dû être le tient. Un patronyme qui s'est perdu avec le temps, qui a été changé. L'histoire d'une femme, Abigail Williams. Sorcière, fille de Salem. L'une des premières. L'une des malheureuses premières a avoir fait les frais de la bêtise humaine, de la peur des autres. Hérétique. Hystérique. On ne peut lui faire pleinement confiance. Femme érudit, nièce de révérend. On ne sait pas ce qui a mal tournée. Grande accusatrice retrouvée sous le joug d'une potence invisible. Portée disparue, personne ne sait où se trouve sa tombe. Personne à part peut-être des murmures étouffés de sa descendance.
Descendance cachée, descendance terrée. Assumée entre les personnes de même acabit. Les Williams se construisent et se déconstruisent à Salem. Une partie de la famille part en exode loin de la ville ayant vu leur aînée mourir, une autre décide de rester. On ne chasse pas impunément une sorcière de sa chaumière. Petite partie de la lignée restée à Salem, cachée sous des débris d'une mémoire vacillante à la lumière des bougies de rituels de protections.
Une guerre. Encore. Du sang sillant les pavés des rues, les herbes des champs. Un premier de mois de Mai. Une attaque lors de l'une des fêtes sacrées. Brin de muguet fracassée, blanc immaculé tâché d'un sang pourtant tout aussi rouge que celui des chasseurs. La peur. Le besoin de protection. Un changement radical de nom qui ne sera jamais complètement expliqué. Lignée Williams qui s'éteint sur le papier. Lignée Williams restée dans les vieux livres poussiéreux, entre les lignes d'une histoire que personne ne raconte à la légère.
Seule la lignée directe est tenue dans le secret de la disparition du nom de Williams. Queen en guise d'étendard, le nom offert par le créateur du Couvent dans les années 1860. Un nom que l'on porte discrètement, que l'on porte avec fierté, chacun embrasse ce cadeau d'anonymat comme il l'entend. L'histoire se perd dans les bouches, reste dans les livres. Personne ne demande jamais vraiment pourquoi Queen. C'est comme ça.
Jasper Queen. Epoux de la mère du Couvent. Il ne dirige pas. Il assiste. Membre assidu du Conseil. Il n'est fait, en apparence que d'amour, de douceur et de compréhension. Personne ne sait jamais ce qui se cache vraiment derrière ses demi-sourires, derrière ses iris colorées teintées d'une malice certaine. Jasper et Kinsey ont un enfant, un premier enfant ensemble. Un fils. Un héritier qui aura le prénom de l'arrière-grand-père, en second prénom celui de son père et en nom de famille, celui de sa mère. Queen, c'est l'héritage de Kinsey. Jasper a abandonné son nom de famille en se liant à sa dame.
Tu grandis au sein du Couvent d'Equilibre. Ce Couvent, c'est ta maison, ta famille. Famille étendue, pas uniquement ton père et ta mère. Il a cette petite Abby de qui tu es proche, elle est comme une sœur pour toi. Cette petite ombre sournoise dans ton dos, celle qui est "ta part féminine, en pire". L'enfant solitaire mais solaire. Le sourire aux lèvres, celui qui n'attire pas d'ennuis, qui n'en cause pas. A se demander si ce gosse au fond de la salle est bel et bien là, bel et bien présent. Parfois un peu rêveur, un peu dans la lune, la petite Abby qui rappelle à l'ordre pendant les temps de pauses.
Assez jeune. Assez grand. On ne saurait trop dire. Son pelage roux est venu naturellement, il t'a protégé alors que tu commençais à ne plus pouvoir respirer, que tu commençais à vouloir reculer alors que l'on ne te laissait pas le choix. Mit au bord d'une falaise, surplombant une mer peu agitée. La vue du vide, glaçante, paralysante. Petit animal fourbe au museau pointu. Il s'enroule entre les jambes, il protège. Il fait reculer le petit animal. Le regard posé sans comprendre sur le vide qui s'éloigne. Source d'angoisse, de peur de tomber, de peur de hauteur qui s'éloigne. Le derrière dans l'herbe humidifiée par la pluie arrivant à grand pas, l'air ailleurs, l'air absent. Tu es différent. Tu l'as toujours su. On te l'a toujours dit. Tu le sais maintenant. Il faut apprendre à vivre avec. Cacher, appréhender, contrôler.
Kinsley Queen accueille dans son couvent une jeune femme, demoiselle cherchant de l'aide, elle est accueillit par ta mère alors que tu es déjà jeune adulte prenant soin des plus fragiles. Tu lui apportes le thé, un plaid. Vous discutez tous les deux. Candeur dans le regard, étincelle bienveillante venant souligner le sourire tendre pendant que la jeune femme, mère de celle - que tu ignores encore - sera ta protégée. Elle veut changer de vie, s'arracher à celle qui ne lui convient plus. C'est Kinsley qui propose qu'elle change de nom, qu'elle en prenne un autre. Le vôtre. Non pas Queen. Le vôtre d'origine. Celui qui a été effacé des mémoires. Elle devient alors une Williams.
Elle s'éteint, la Mère. Ta mère, celle du Couvent, celle de tant de personne. Elle s'éteint dans son sommeil, paisible air sur son visage, sans doute devait-elle faire un rêve agréable. Naturellement, le Conseil propose que ce soit Jasper qui reprenne la tête du Couvent. Âgé, fatigué, sentant sa propre fin arrivée, ne sachant trop vivre sans son épouse, sans son amour, il refuse et propose quelqu'un d'autre. Sans Parent au Couvent, c'est au Conseil de décider. Ils votent, tous, pour que ton nom soit celui apposé sur le traité qui devrait être resigné avec ton arrivée. Tu refuses, plus précisément, tu penses refuser, te jugeant trop jeune, pas assez expérimenté. Presque une trentaine d'années déjà, Abby, ta douce petite Abby qui te tape l'arrière du crâne du plat de sa main, hurlant dans le salon, devant tout le monde, que tu ne peux pas refuser une telle chose. Tu n'as pas le droit. Beaucoup donneraient leur vie pour être à cette place qui apporte le respect.
Face à face avec la Mère des Epouses. Face à face avec le Chef de Guerre Hawthorne. Impressionnante atmosphère pesante. Signature apposée aux côtés des deux plus anciennes. Tu es le petit nouveau. Les regards inquisiteurs braqués sur toi, dos redressé, regard terne, droit et froid. Facette plus que sérieuse du masque que tu peux porter. Signature du traité exécutée, retour à la demeure du Couvent. Officiellement Père du Couvent, premier homme depuis des générations de femmes. Place qui ne change rien à ton caractère, à ta facilité de communiquer avec les gens pour leur propre bien, pour leur apporter de l'aide. Concernant tes propres émotions, cela a toujours été compliqué, ce le sera sans doute à jamais. Conseil qui reconnaît, en partie, ton autorité en tant que nouveau Père. Tu es jeune, c'est ce qui dérange la plus ancienne membre du conseil, mais tu es le fils de Kinsley, alors tu ne peux être que quelqu'un de bien.
Elle est douce, elle craquelle cette distance que tu mets entre toi et le monde. Elle illumine tes nuits, comprend tes peurs, respecte tes réserves. Pourtant, vous deux, cela ne se finira jamais comme les contes de fée. Vous ne vivez pas heureux pour toujours, vous n'avez pas d'enfants merveilleux rien qu'à vous deux. Elle avait pourtant tout pour te plaire, tu avais ce qu'il lui fallait. Mais la distance est venue naturellement entre vous. Vous vous êtes éloignés, les fiançailles se sont rompues. Elle ne fait pas partit de ton monde. Alors vous vous êtes éloignés. A contre cœur de ton côté. Tu l'as vu venir te voir moins souvent, tu l'as vu tourner le regard parfois, lorsque tu lui parlait. Puis c'est d'elle-même que tout c'est arrêté. Tu n'as pas compris de prime abord. Les sentiments ne doivent pas obstruer le jugement. Elle a compris. Tu as compris. Tu ne sais pas comment elle a su. Mais elle sait et te tourne le dos. Peur de ce que tu es, haine de cette omission silencieuse. Personne ne le sait vraiment. Pas même toi. Elle est partie. Tu ne l'as jamais revu. Bague autrefois porté au doigt gardé en pendentif, sous la chemise.
Une jeune demoiselle rejoins sa mère, une jeune demoiselle rejoint Miss Williams et prend le nom de cette dernière avec ton accord et ta proposition expresse. Cette petite, tu la prend rapidement sous ton aile, remarquant qu'elle ne maîtrise que très peu sa magie, qu'elle ne sait que très peu de chose sur ce qu'elle est. Alors tu lui apprends, tu fais preuve d'une patience hors normes avec elle. Elle ouvre sa petite boutique de fleurs et c'est naturellement que tu te proposes pour l'aider à l'ouvrir, à la tenir. En parallèle de ton rôle de Père - dont le nom te laisse un arrière goût amer en bouche - au Couvent, de professeur et de protecteur pour celles et ceux que tu appelles tes "Enfants", tu joues en plus ce rôle de protecteur personnel pour la petite Elli. Elle est ta protégée, celle pour qui tu laisses l'oeil avisé au Conseil sur le Couvent lorsque tu restes à ses côtés. Elle commence à te connaître par cœur, et c'est réciproque. Elli aussi commence à bien trop te connaître, et deux tête de mule qui se connaissent ensemble, cela ne donne jamais rien de bon.
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